Manifestation du 3 septembre La Confédération paysanne déplore un « enterrement de 1ère classe »
Paris, 3 sept 2015 (AFP) - Les cortèges d'agriculteurs qui défilent à Paris jeudi signent « un enterrement de première classe de l'agriculture » emmené par la Fnsea et son patron Xavier Beulin, a dénoncé Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne.
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La Confédération Paysanne a refusé de s'associer à la démonstration de force orchestrée par le premier syndicat agricole français .
La Confédération paysanne « s'est posée la question, au tout début de la crise de l'élevage , de rejoindre la manifestation parce qu'on trouvait qu'il y avait une vraie détresse des paysans qui s'exprimait », a expliqué au micro du Sud Radio Laurent Pinatel, qui estime que la France est « devant la plus grande crise de l'agriculture depuis les années 60 ». « Quand on a vu la reprise en main extrêmement populiste de Xavier Beulin, les 3 milliards de plus qu'il vient demander aujourd'hui, on a l'impression que c'est l'enterrement en première classe de l'agriculture et que le fossoyeur Beulin est aux manettes pour aller à l'Elysée demander un énième plan de licenciement de l'agriculture », a-t-il déploré.
« L'agriculture est dans le mur, ça fait 40 ans qu'on essaie le même modèle, appuyé par la Fnsea, il faut changer », a-t-il martelé en plaidant pour une agriculture moins productiviste , reposant sur des « critères de qualité ». « C'est pas en massifiant l'offre, en robotisant, en automatisant, qu'on y arrivera. » « Le plan Beulin c'est de dire "on va moins payer de cotisation sociales, on va prendre en charge les intérêts des emprunts, pour donner de l'oxygène aux paysans", ce qui est bien. Pour qu'ils puissent s'endetter plus ? c'est nettement moins bien », a ajouté Laurent Pinatel.
Alors que la Fnsea réclame aussi une « pause » dans l'empilement réglementaire et normatif qui plombe selon eux les producteurs français au profit de leurs concurrents européens, la Confédération paysanne considère plutôt les contraintes environnementales comme une « protection ». « Le jour où les eaux seront toutes polluées, où les nappes phréatiques seront asséchées, où les sols ne seront plus à même de fournir l'alimentation à la plante, on aura perdu le sens de notre métier », a estimé Laurent Pinatel.
Son organisation milite par ailleurs pour un retour au niveau européen à « la régulation de la production » où « on adapte l'offre à la demande ». Elle craint toutefois que les mesures de soutien qui devraient être annoncées plus tard dans la journée « soient une nouvelles fois des rustines sur un système usé, dépassé », a noté Laurent Pinatel pour qui accorder de nouvelles aides financières, « c'est reculer pour mieux sauter. »
Si le Premier ministre Manuel Valls « veut appliquer à l'agriculture ce qu'il a annoncé ce week-end aux universités d'été (du PS ) à La Rochelle pour l'ensemble de l'économie, c'est-à-dire un grand vent de libéralisme, effectivement aujourd'hui on va annoncer un grand plan de licenciement de l'agriculture à hauteur de 3 milliards d'euros », a-t-il conclu.
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